Parc inondé de l’usine Honda, Thaïlande

Les digues de 6 mètres de haut qui protègent la zone industrielle de Rojana où se situe l’usine Honda n’ont rien pu contre la montée des eaux boueuses du fleuve Chao Phraya. Malgré l’évacuation préventive d’une partie du stock, un millier de voitures ont été noyées plusieurs mois et sont depuis parties à la casse. L’usine sera reconstruite pour un coût de 650 millions de dollars. Conséquence d’une mousson humide plus arrosée que d’ordinaire, les inondations qui ont frappé le pays en 2011 pendant de longues semaines ont fait plus de 700 morts. Elles ont touché tout le centre du pays ainsi que la région métropolitaine de Bangkok, la capitale et principale agglomération avec ses 12 millions d’habitants, son dynamisme économique et ses entreprises technologiques. Habituée aux inondations –celles de 1983 et 1995 sont restées dans les mémoires–, la ville de Bangkok, surnommée par les voyageurs occidentaux la « Venise de l’Asie » partage ainsi avec sa jumelle italienne un destin inquiétant : celui de s'enfoncer progressivement. Et ce, principalement du fait de l'action humaine. En effet, l'extraction massive pendant des décennies des eaux souterraines pour les habitants et l'industrie amène un affaissement de la ville. A ce phénomène se rajoutent une lente élévation du niveau de la mer et des dérèglements causés par le réchauffement climatique. Les inondations pourraient donc non seulement se reproduire mais encore s'aggraver.