Koweit, usine dessalement

Longtemps tributaire de l’Irak pour son approvisionnement en eau potable, le Koweït couvre aujourd’hui 75 % de ses besoins en dessalant l’eau de mer. Après traitement par distillation thermique instantanée (système « flash »), l’eau impropre à la consommation est rejetée en mer où, dessinant l’image d’un monstre tentaculaire, elle se mêle à celle du golfe Persique. Les mers de la planète fournissent ainsi chaque jour, grâce à 12 500 unités de dessalement réparties dans 120 pays, 20 millions de m3 d’eau douce (soit environ 1 % de l’eau douce consommée dans le monde). Les deux tiers proviennent d’eau de mer, le reste d’eaux saumâtres. La moitié est produite dans les pays du golfe Persique, dont les ressources en pétrole permettent d’alimenter ces usines gourmandes en énergie et d’accéder à cette technologie encore coûteuse : il faut brûler une tonne de combustible pour produire tout au plus une centaine de mètres cubes d’eau douce. À l’heure où l’approvisionnement en eau douce devient une préoccupation pour un nombre croissant de pays, on consomme, en Europe, 250 à 350 litres d’eau par jour et par personne (une simple chasse d’eau représente 6 litres d’eau).