Atoll de Nokan Hui, Nouvelle-Calédonie

En 1774, le capitaine Cook aborda une longue île qu’il nomma Nouvelle-Calédonie en référence à sa province écossaise natale. L’aspect sauvage et la végétation luxuriante des îles et îlots alentour donnaient alors une impression d’Éden océanien. Mais cette image paradisiaque prit fin lorsqu’en 1863 la France transforma plusieurs de ces îlots en bagne. Vingt-deux mille personnes y furent « transportées », parmi lesquelles des déportés de la Commune de Paris en 1871. À l’expiration de leur peine, nombre d’entre eux restèrent sur place, mais le gouverneur d’alors jugea ce premier peuplement colonial insuffisant. À partir de 1894, il fit donc venir plus de cinq cents familles à qui il distribua 25 000 hectares de terres. Jusqu’à l’abolition du Code de l’indigénat en 1946, qui attribua la citoyenneté française aux Mélanésiens, seuls les bagnards et les colons étaient reconnus par la France. Aujourd’hui, les Kanaks ont gagné en autonomie. Depuis les accords de Matignon de 1998, ils partagent dans l’île la souveraineté avec le gouvernement français.