Rive d’un lac, Namibie

Vus du ciel, les dépôts de sel accumulés dans les anfractuosités des rives de ce lac du parc national d’Etosha, en Namibie, dessinent des formes étonnantes qui font penser à des plantes ou à des animaux chimériques. Ce parc, l’un des plus vastes espaces protégés d’Afrique avec 22 270 km2, est établi autour d’une cuvette de 5 000 km2 recouverte de sel (Etosha Pan) qui se transforme en lac lors de la saison des pluies, de novembre à avril. Son eau saumâtre rebute les mammifères, mais permet le développement d’une algue bleu-vert qui attire des dizaines de milliers de flamants roses. Desséchée, la cuvette se recouvre de graminées dont se nourrissent les grands herbivores. Les aires naturelles protégées en Namibie représentent un cinquième de la superficie totale de son territoire, et la conservation de l’environnement figure parmi les principaux objectifs de la Constitution de ce pays. Aujourd’hui, le monde compte environ 102 000 aires terrestres protégées, totalisant plus de 18,8 millions de km2 (12,5 % des terres émergées). Cette surface a plus que quadruplé au cours des trente dernières années. Certaines ne sont cependant que théoriques et n’échappent pas aux dégradations : l’agriculture serait présente dans près de la moitié d’entre elles.