Campement nomade, Tchad

Le lac Tchad offre ses marécages et ses terres limoneuses fertiles au bétail des pasteurs nomades kanembous, peuls et foulbés, et à celui des Boudouma, habitants sédentaires des îles du lac. Au crépuscule, les éleveurs allument des feux, comme dans ce campement, sur la rive nord-est. Le cheptel se réfugie spontanément dans l’épaisse fumée, échappant aux assauts des mouches et des insectes piqueurs qui infestent la région et colportent de redoutables maladies. Mais une autre menace pèse sur le cheptel bovin de race kouri, qui compterait aujourd’hui 400 000 têtes, celle de la disette due à la raréfaction des fourrages pendant 6 mois de l’année. Dotées de cornes majestueuses qui leur servent de flotteurs, les vaches kouri sont confinées aux pâturages lacustres des îles du lac Tchad, et leur destin est intimement lié à celui du plan d’eau qui a, malheureusement, rétréci de 92 % en quarante ans sous les effets combinés de l’activité humaine et de l’évolution du climat. Les pays riverains, Tchad, Niger, Nigeria et Cameroun envisagent de dévier un affluent du fleuve Congo pour sauver le lac de l’assèchement mais les décisions tardent